Daniel Charneux

4 sept. 20183 Min

Le mémorial Mathieu Dessort comme si vous y étiez

Le jeune garçon à lunettes qui sourit sur l’affiche, c’est Mathieu. Il sourit, oui, comme chaque fois que vous le rencontriez. Il sourit pour toujours.

Comme le dit le site de présentation du mémorial – et comment dire mieux ? – « Mathieu avait toute la vie devant lui et des projets plein la tête. Il allait avoir 20 ans lorsque un matin d’août 2002, le destin l’a rattrapé sous la forme d’un accident de voiture qui ne lui a laissé aucune chance. »


 

 
Mathieu était affilié à Dour Sports où il a pratiqué plusieurs disciplines (60 m en salle, 100m, 400m, 800m, saut en longueur et triple saut). Il a même couru quelques cross sans atteindre le niveau de son papa, Jean-Claude, qui fut champion de Belgique junior à Waregem en 1974 et réalisa – excusez du peu – 14’15 sur 5.000 m…


 

 
Dès 2003, l’idée germa dans l’esprit d’une fan de jogging de Roisin (Danièle Glaude) d’associer le nom de Mathieu au jogging que Guy Genva comptait organiser lors de la kermesse aux moules. Le mémorial Mathieu Dessort était né. La première édition fut remportée par un gars du pays (Roger-Pierre Breucq). En 2007, un comité, baptisé « Les Amis de Mathieu », fut constitué afin de reprendre l’organisation du mémorial pour que le souvenir de Mathieu perdure le plus longtemps possible.


 

 
La qualité de cette organisation n’est plus à démontrer. Elle justifie amplement l’inclusion du « Dessort » dans le challenge Défi 13, le « Val de Sambre » et, depuis cette année, les « Belles du Haut Pays ».


 

 
Avec ses 60 m de dénivelé positif, le « Dessort » n’est certes pas l’épreuve la plus dure de notre challenge. Son très beau parcours ne peut cependant pas être qualifié de « facile ».


 

 
Le départ est donné rue du Berceau, devant le cercle Saint-Joseph. Le peloton effectue une première boucle de 800 m dans le cœur du village de Roisin, tournant constamment à droite sur la rue du Château de Roisin dont vous longez le mur d’enceinte. Empruntez ensuite, à gauche, la rue Parent, puis la rue du Bois qui, comme son nom l’indique, mène au bois du Caillou-qui-Bique. Le beau chemin asphalté file entre les champs. Au km 1,7, vous prenez à gauche à angle droit pour rester sur le plateau, longeant notamment un bâtiment de la SWDE. À moins que vous ne soyez dans le groupe de tête, vous apercevez les premiers qui sont sans doute déjà loin mais que le paysage ouvert vous permet encore d’admirer.


 

 
2 km 400 : quittez la rue de Bargette pour virer à nouveau à gauche, à angle droit, sur la rue Émile Verhaeren qui, au km 3, vous amène sur la route Roisin-Angreau que vous traversez.


 

 
Vous quittez alors le béton pour un beau chemin de terre qui longe bientôt un bel étang privé, puis rejoint la rue de la Marlière. Virez à droite : ça va se mettre à monter, lentement mais sûrement. Un long faux (très faux) plat montant de plus de trois kilomètres. La rue de la Marlière vous mène à l’ancien poste de douane belge, puis, au km 5,500, à son équivalent français (aujourd’hui disparu, voir le film « Rien à déclarer »…) Là, vous prenez à gauche et vous entrez sur « la Ligne », le parcours rectiligne d’une ancienne chaussée romaine qui, si vous la suiviez, vous mènerait à Bavay. Sur votre droite, l’auberge de la Houlette, de sinistre mémoire : le 22 novembre 1795, Antoine-Joseph Moneuse, le célèbre brigand et Capitaine des Chauffeurs du Nord, y massacra neuf personnes (le tenancier, sa femme, leurs six enfants et un hôte).


 

 
6 km 400 : virez à gauche dans la rue du Vignoble. C’en est fini de la longue montée. Un beau chemin empierré vous conduit au hameau de Meaurain que vous atteignez, peu avant le km 8, au lieu-dit « chapelle du Français ». Suivez, en face de vous, la rue du même nom.

Attention, ça descend… ce qui signifie que ça va remonter ! Ça grimpe, en effet, très bientôt, mais brièvement. Laissez à votre gauche l’ancienne école de Meaurain, virez à gauche, passez devant la belle chapelle du XVIe siècle devenue centre culturel. Nouveau toboggan, nouvelle côte, rue du Ruisseau. Peu après le km 9, vous apercevez à votre droite le cimetière de Roisin, où repose Mathieu. Ayez une pensée pour lui avant d’attaquer le final très rapide, par la rue du Point du Jour puis, une nouvelle fois, le tour du parc du Château qui vous ramène au cercle Saint-Joseph.

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