Renild Thiébaut, qui vient d'entrer dans sa septantième année, disputera ce premier mai, « sans malheur », son trente-septième Grand Prix des Sylves. Une telle fidélité valait bien une interview. Et une photo souvenir.
Daniel : Tu as participé à toutes les éditions du Grand Prix des Sylves. Pourquoi es-tu si attaché à cette course ?
Renild : D'abord parce que ce fut ma première course. Je courais depuis 2 ou 3 mois et c'est José Sculier qui m'a entraîné dans l'aventure. Mais également parce que j'appréciais l'esprit que lui avait donné son premier organisateur, Jean Boulard : l'esprit de la Fédération travailliste de marche et d'athlétisme. A l'époque d'ailleurs cette fédération était nationale, et énormément de coureurs flamands participaient à l'épreuve. A chacune de mes participations, j'ai une pensée pour Jean Boulard.
Daniel : L'une des conditions d'une telle fidélité, c'est la santé : il faut n'avoir jamais été blessé aux environs du premier mai. As-tu un secret ?
Renild : Il faut sans doute un peu de chance mais aussi de prudence. Savoir être à l'écoute des signaux d'alerte que le corps vous envoie. Ne pas oublier ce que l'on avait l'habitude de dire de la course à pied : c'est la plus importante des choses secondaires.
Daniel : Parmi toutes ces éditions, laquelle ou lesquelles te laisse(nt) un souvenir particulier ?
Renild : La plus belle est certainement celle qui ne devait pas avoir lieu. C'était dans les années 90 et une longue période de sécheresse avait amené la Région Wallonne à interdire les promenades en forêt. Pas d'Internet à l'époque, ni de GSM et cependant nous étions plus de 60 au départ de
cette édition pirate.
Daniel : Quel est ton meilleur temps, ton meilleur classement ?
Renild : Mon meilleur classement : troisème. Mon meilleur temps? J'avoue que je ne le connais pas avec précision mais j'ai un ami archiviste des courses qui devrait avoir l'information dans ses cartons.
Daniel : Tu as été marathonien. Quelle fut ta meilleure performance sur les 42 km 195 ?
Renild : 2 h 44 et une poignée de secondes au marathon Robert Nève. C'était en 1982 et l'épreuve se disputait entre Le Quesnoy et Valenciennes.
Daniel : J'ai mesuré le circuit initial et l'actuel avec le même GPS : juste 15 km pour l'ancien, 14 pour le nouveau, et un dénivelé supérieur autrefois. Or, au cours des dix premières éditions, entre 1981 et 1990, les vainqueurs couraient régulièrement les 15 km en moins de 51', tandis que le premier de 2016 terminait les 14 en près de 52'. Plus d'un km d'avance pour les anciens par rapport aux modernes. As-tu une explication à ces écarts ?
Renild : Je pense qu'on avait beaucoup plus l'esprit de compétition. Mais peut-être aussi que les anciens étaient plus forts que les modernes ;o)
Daniel : Si tu devais résumer le GP des Sylves en un mot, ce serait ?
Renild : Camaraderie.
Un mot qui résume tout... Merci, Renild, à qui nous souhaitons de nombreux autres GP des Sylves !
PS de l'ami archiviste : le meilleur chrono de Renild est de 52'24 en 1983, l'année où il termine troisième derrière le Shapien Good et le régional Ghislain Stiévenart. Soit un peu moins de 3'30 au km. Donc moins de 49' sur le nouveau parcours... Respect !