« Oh ! l’automne l’automne a fait mourir l’été Dans le brouillard s’en vont deux silhouettes grises »
Le grand poète Guillaume Apollinaire, mort de la grippe espagnole voici près d’un siècle, avait superbement dit dans ce texte comment l’automne remplace tout à coup l’été, et c’était bien le cas ce dimanche matin : chacun, en route vers Roisin, put remarquer la brume qui nappait les champs, songer à la boue qu’il ne manquerait pas de rencontrer dans les chemins de terre et s’estimer heureux si la pluie (éventuellement diluvienne) ne s’abattait pas sur lui.
Ceci dit, 13 ° et une petite bruine, quasi pas de vent : quelles conditions idéales pour courir ! Et ce ne furent pas « deux silhouettes grises » qui sillonnèrent la campagne mais près de 250 coureuses, coureurs, marcheuses et marcheurs en vêtements multicolores parmi lesquels Arnaud Meunier, Alexandre Mégret, Louis Delattre, Rudi Sagnier, Caldoz Denis dont le groupe illustre cet éditorial (merci à Sylvianne Vivier pour le nouveau reportage !)
J’avais écrit dans la présentation du parcours : « au km 3 : une belle descente dans un chemin de terre (risque de boue) ». Eh oui, « la gadoue, la gadoue » était bien là, qu’il faut savoir gérer (avantage à celles et ceux qui ont un jour tâté du cross-country !)
Autre annonce : « Peu avant le km 7, à droite, vous vous engouffrez dans un étroit sentier (attention aux barbelés !) qui monte abruptement entre prairies et bois »… Oui ! Attention aux barbelés ! L’organisation aurait été bien avisée de tailler la haie qui, sur la droite, rétrécissait encore le passage. Plusieurs soulignèrent la dangerosité du lieu où il valait mieux éviter la chute. À revoir l’an prochain !
Dernière remarque. Le parcours, en principe, peu après le km 7, nous amenait à virer vers la droite dans le complexe provincial d'hébergement dit « Bargette » pour faire le tour de la maison d'Émile Verhaeren puis passer devant le buste moustachu du chantre des « Blés mouvants ». Hélas, Émile nous attend encore : un plaisantin avait – selon l’organisateur, Guy Genva – jeté sur le côté le panneau qui signalait le virage à droite. Faute de signaleur, tout le monde prit à gauche (même ceux qui, connaissant le circuit, s’étonnaient de ce raccourci imprévu). Résultat : un parcours écourté de près de 500 m, ce dont ne se plaignit aucun délégué syndical des coureurs. Il faut dire qu’à ce moment, chacun commençait à entrer dans le dur…
La suite ? Le retour vers Roisin, la dernière ligne droite dans le beau site des Tourelles, le ravitaillement, les échanges d’après-course… et, dès 15 heures, les classements publiés sur le site grâce à Michaël. Que demander de plus ? Les podiums ? D’accord : sur les 5 kms, les quatre premières places étaient occupées par quatre vainqueurs de leur catégorie respective : Alexandre Mégret (senior), Hugo Counoy (junior), Louis Delattre (espoir) et Caldoz Denis (master 1) !
Chez les dames, Florine Arlon confirmait qu’elle tient la forme de sa vie, devançant aisément les excellentes Déborah Honorez et Anne-Sophie Lheureux.
Sur le parcours long, Arnaud Meunier et Gaétan Guelton, deux habitués du challenge, faisaient la course ensemble pour terminer… à près de deux minutes du vainqueur du jour, Simon Waliwender. Comme j’avouais ne pas le connaître, Arnaud et Gaétan me confièrent : « Il est plus fort que Grégoire Doison ! » C’est tout dire…
Chez les dames, enfin, on eut droit à un podium inédit, les Onnaingeoises Aline Richy et Odile Paczkowski encadrant la régionale Élodie Osyra.
Tout ce beau monde devrait se retrouver le 7 octobre prochain à Colfontaine, pour la deuxième édition d’une belle course qui, elle, rend hommage au grand peintre qui séjourna chez nous : Vincent Van Gogh. Préparez-vous bien, elle est dure !