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Step and Run à Fayt-le-Franc : cours-y vite !


Plus de trente ans après cette leçon sur la recherche de comparaisons originales, je me rappelle la trouvaille d’un élève (Didier Blocklet) qui avait écrit : « Vert comme la douceur de vivre un 30 juin au soir. »

L’expression est belle et parlante ; elle ouvre une fenêtre sur un horizon paisible et large, un immense espoir de bonheur : les grandes vacances ! En ce sens, elle me rappelle cette phrase de Pagnol (dans “La Gloire de mon père”) : « C’était un mercredi, le plus beau jour de la semaine, car nos jours ne sont beaux que par leurs lendemains. » Elle aussi traduit le bonheur d’un écolier à l’idée d’un jour de congé (à l’époque, c’était le jeudi).

Pour sympathique que soit cette conception – le vrai bonheur, en somme, ce serait l’espoir du bonheur –, elle ne doit pas masquer le fait que, suivant une autre vision, le bonheur ne peut se vivre que dans l’instant. C’est ainsi que Paul Fort écrivait : « Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite. Le bonheur est dans le pré, cours-y vite. Il va filer. »

Peut-être, ce dimanche 30 juin, avons-nous cumulé les deux définitions : veille de vacances ou de congés pour certains en même temps que joie de profiter de l’instant. 23° au thermomètre contre 33° la veille, un ciel voilé, un petit vent rendirent la course moins pénible que ce que nous craignions. Deux ravitaillements (plus encore que de boire, se vider un demi-gobelet sur la tête, qu’est-ce que c’est bon !), les amis que l’on retrouve sur la ligne de départ, un beau parcours en grande partie champêtre, sans autre difficulté que les conditions climatiques… Que demander de plus ?

Quelqu’un qui trouve assurément son bonheur dans la course et l’amitié, c’est Brian Bardiaux, qui foule les routes du Haut-Pays depuis 2016. Après une initiation dans le groupe Je Cours Pour Ma Forme d’Olivier Motte et Deborah Honorez, puis une année de perfectionnement à l’OBJ, il est actuellement sociétaire du team Rocket de Pascal Chanoine et Bruno Casamassa.

Malgré quelques blessures liées à l’enthousiasme et à une progression très rapide, Brian, qui vaut aujourd’hui 45’ sur 10 km, a bouclé en avril son premier marathon (Rotterdam) en 4 heures et… une seconde ! De quoi viser l’an prochain un passage sous les 4 heures !

Et devant, me direz-vous ? Si le podium des dames, sur la longue distance, fut conforme aux attentes, avec une Kabi Nassam à nouveau impériale devant Françoise Théate et Abeline Kapuczinski, celui des hommes vit l’actuel leader du challenge, Arnaud Meunier, prendre la troisième place derrière son pote Gaétan Guelton, qui revient très fort ces derniers temps, et un vainqueur impressionnant : Redouane El Ouassi ! Un peu plus de 3’30 au km pour le Master 2 (plus de cinquante ans !) sur lequel le temps ne semble guère avoir de prise. Sur l’épreuve courte, ce sont les plus jeunes, au contraire, qui continuent à se distinguer, avec les minimes Hugo Mirulla, troisième chez les masculins (derrière Charly Leclere et Hugo Counoy) et Laurena Guérez, vainqueure chez les féminines devant Vinciane Cougneau et Magali Ansiau. Deux beaux espoirs à qui l’on ne peut que conseiller la modération et la patience.

Patience, oui : la prochaine Belle du Haut-Pays nous attend le 18 août à Wihéries. Ça commencera à sentir la rentrée…

D’ici-là, en vacances ou pas, je vous souhaite d’attraper le plus souvent possible de petits instants de bonheur, sinon vous courez ce risque :

« Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite, saute par-dessus la haie, cours-y vite. Il a filé! »


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